Membre de Feutre Art Textile et ATELIER laines d’Europe
Qu’est-ce que le feutre, la laine, le poil… ?
- Feutre (selon Larousse) : Étoffe obtenue par feutrage de poils ou de laine, utilisée en chapellerie, pour faire des tapis ainsi que dans diverses industries.
- Feutre (selon l’association nationale Feutre Art Textile) Métier d’art et de savoir-faire. À partir de laine cardée qu’il répartit, humidifie et savonne manuellement, le feutrier conduit les fibres de laine à s’amalgamer afin de créer le feutre, textile non tissé. Ce lent processus lui permet de faire naître une matière solide, dense ou légère, tout en dirigeant sa forme, à plat ou directement en volume.
- La laine provient uniquement du mouton, les autres races tels que l’alpaga, chèvre angora, chameau, yack… produisent du poil.
Chaque race de moutons à un type de laine particulier. Les fibres apportent diverses qualités et créent des feutres très différents (souple, rigide, poilu, doux, rugueux…) exploitables selon les domaines d’application.
Rencontre avec la matière…
- J’ai découvert le feutre en 2002 grâce à une amie Allemande, lors de nos études à l’école d’Arts de Brest. Elle m’a initiée au feutrage avec de la laine brute de moutons ravat récupérée chez une éleveuse voisine de mes parents dans la Sarthe. Dans ces mêmes temps, une autre amie de l’école me montrait des photos de yourtes de Mongolie, j’étais sous le charme de ses habitats ronds feutrés…
Expérience et formation
- En 2004, pour mes recherches de DNSEP (diplôme national supérieur d’expression plastique), j’ai réalisé un manteau en feutre de laines ravat et mérinos mélangé à du kapok. Pour mon premier volume, c’était très expérimental ! Pour feutrer, le manteau était enroulé dans 2 grandes nattes de bambou et nous nous sommes relayés à une dizaine d’étudiants en roulant avec des cordes. La machine à laver a fini l’ouvrage… qui est ressorti quelques peu troué mais au caractère très expressif !
- Par la suite, j’ai créé des suspensions, puis j’ai expérimenté et créé des volumes et installations pour du Land Art.
- En 2009, je suis allée fabriquer les feutres de ma mini-yourte chez Nicolas Poupinel (expert lainier et fabricant de yourtes écologiques en feutre), puis quelques année plus tard, ceux de ma chariotte/atelier. Nicolas est riche de connaissances autour de la laine et ingénieux. On repart toujours de chez lui, la tête remplie d’informations.
- En 2013, j’ai réalisé quelques manteaux sur mesure ; sentant des lacunes techniques, je suis allée me former auprès d’Annelie Petitqueue pendant 10 jours fin 2014.
Projets et démarche artistiques
-
-
-
-
- Depuis 2014, je réalise des
-
-
-
tapisseries
-
- . Elles me permettent de me concentrer sur la matière, d’explorer intuitivement le « graphisme », les contrastes. Parfois, un bout de fil m’inspire et donne naissance à une tapisserie. D’autres fois, le motif est dans ma tête et prend forme à travers mes mains qui façonnent la laine, mais toujours en observation, en expérimentation. Les matières me guident pour faire apparaître la pièce finale.
Le cocon est un thème récurant dans mon travail. Cocon de soie, chrysalide de laine, ovoïde transparent ou poilu, nid imaginaire…
- Forme en évolution vers l’inconnu…
-
-
-
-
-
-
- En 2014, la rencontre avec une bergère itinérante de ma région,
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
- m’amène sur un nouveau chemin. Nous travaillons ensemble pour la transformation et la valorisation de la laine de ses brebis par la fabrication de couvertures et tapis feutrés (cf page : « partenariat, valorisation de laine de la Double en Périgord »). Commence alors un échantillonnage de feutres pour voir les différentes possibilités, je mélange en différentes proportions les types et couleurs de laines (Xaxi Ardia, Rouge de Roussillon, agneaux, Alpaga).
-
-
-
-
Démarche écologique
-
-
-
-
-
-
-
- Je travaille quasi uniquement avec des laines locales
et rustiques
-
- en provenance d’éleveurs, transformateurs, lainiers Français… J’incorpore
diverses fibres
- : lin, chanvre que je récupère de différentes manières (producteurs, le grenier de ma grand-mère…), soie en cocon, fil… provenant des élevages « des soies de Marie »… Les fils de laine ou coton proviennent de vide-greniers, fils « mohair des fermes de France »…
-
-
-
-
-
-
-
- Que ce soit pour les teintures ou le feutre, j’utilise de l’
eau de pluie
- qui est douce et diminue donc la quantité de savon utilisée pour le feutrage. Suite à mon passage chez Nicolas Poupinel, je recycle mes eaux ayant ainsi un minimum de déchets. Mon voyage en Mongolie m’a aussi apportée une riche idée : une table à feutrer avec des bords surélevés et l’évacuation de l’eau par un trou à un angle, très pratique pour la récupérer !
Equifeutrage !
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
- Fin 2014 – début 2015, nous avons expérimenté le feutrage de grands formats
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
avec les chevaux
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
- , comme en Asie Centrale
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
Toutes les bonnes raisons d ‘aimer la laine…
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
- J’ai un rapport particulier avec la laine qui me séduit plus elle est dans sa forme naturelle, brute. Depuis mon enfance, je suis sous le charme des matières naturelles, charpentes et parquets en bois, vieux draps de chanvre, objets en cuir… Peut-être que les générations de charrons, artisans, fabricants de chaussures… des différents membres de ma famille contribue à cette sensibilité…
- La laine est une matière première présente partout
- Elle est chaude au toucher
- Elle absorbe les composés organiques volatiles (COV, polluants de l’intérieur des maisons comme le formadéhyde)
- Elle est 100 % biodégradable
- Elle est flexible, légère, élastique
- Elle est difficilement inflammable
- Elle isole du chaud comme du froid
- Elle est un excellent isolant acoustique à toutes les fréquences
- Elle protège la peau contre les rayons ultraviolets
- Elle se froisse peu et sèche rapidement
- Elle ne retient pas la poussière car elle est peu électrostatique (si votre pull vous hérisse les cheveux lorsque vous l’enlever c’est qu’il contient des fibres synthétiques…)
- La couche protectrice de sa fibre empêche que les tâches soient absorbées
- Elle respire : Elle peut absorber jusqu’à 35 % de son poids en humidité. Elle réagit aux fluctuations de températures du corps de façon active en conservant la chaleur quand il fait froid et évacue de la chaleur et de l’humidité quand il fait chaud, ce qui provoque une sensation de bien-être dans le port d’un vêtement. Elle améliore la qualité du sommeil
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
Ces informations proviennent principalement du livre « wools of Europe » édité par l’ATELIER laines d’Europe